6 février
Plaidoyer, sensibiliser, débattre : retour sur une journée de lutte contre les mutilations génitales féminines
Cette année, à l’occasion du 6 février (Journée Internationale de Tolérance Zéro à l’égard des Mutilations Génitales Féminines – MGF), le GAMS Belgique a été très actif ! Il s’est rendu au Sénat pour plaidoyer, a organisé diverses activités avec les communautés concernées et a également préparé des ciné-débats à Liège, Bruxelles, Charleroi, Anvers et Louvain-la-Neuve. Le GAMS a aussi lancé une chasse au clitoris dans plusieurs villes du pays.

Sénat
Le 5 février, le GAMS Belgique a été porter sa voix au Sénat lors d’un séminaire intitulé « Vers l’abandon de l’excision, pour une approche nationale coordonnée ».
Pour commencer, Diariou Sow, la présidente du GAMS Belgique, a accueilli le public avec un mot de bienvenue.
Chacune et chacun d’entre nous peut faire la différence dans cette lutte. Nos choix, nos actions et nos décisions peuvent faire la différence : peut-être pas changer le monde, mais changer la vie d’une petite fille, d’une femme ou tout simplement l’y inspirer.
– Diariou Sow, présidente du GAMS Belgique
Ensuite, Fabienne Richard, la directrice du GAMS Belgique, a présenté une introduction au contexte belge avec Katrien De Koster, la coordinatrice des activités en Flandre. Elles ont rappelé les bases légales qui encadrent les MGF en Belgique et ont donné des chiffres-clés relatifs aux MGF dans le pays, puis ont exposé les bonnes pratiques belges et les priorités actuelles.
La Belgique doit investir dans la prévention et aller au-delà des approches médicales !
– Fabienne Richard, directrice du GAMS Belgique
Mawda Abbas, responsable des Community Voices (CV), a par la suite eu l’occasion de parler de son travail avec les CV. Elle a ainsi souligné l’importance de collaborer avec les communautés concernées.
Puis, Murielle Chauvel (ESSEC Impact Unlimited) a présenté l’évaluation de l’impact social du GAMS Belgique. Il en ressort le GAMS contribue à l’amélioration du bien-être à plusieurs niveau, notamment en augmentant la capacité d’agir des femmes, et que 81% femmes interrogées ont pris la décision d’empêcher une excision. Du côté des hommes, 83% estiment mieux communiquer avec leur femme ou compagne. Finalement, 90% des professionnels interrogés ont réalisé qu’iels avaient un rôle à jouer dans la prévention et l’accompagnement des victimes de MGF. Outre ces résultats encourageants, cette étude propose des pistes de développement. Elle préconise par exemple de diversifier les bénéficiaires, les Guinéen·nes étant surreprésenté·es dans l’étude.
Le collectif La Voix Libre des Femmes a aussi lu sa lettre ouverte. Les femmes ont appelé au soutien pour « toutes ces filles et femmes qui sont sur le territoire belge qui demandent une protection auprès des autorités ».
Finalement, Marianne Nguena (réseau européen end FGM) a présenté la campagne européenne « Invest in End FGM ». Cette dernière appelle à investir davantage dans la prévention, l’éducation, le financement, la protection des survivant·es, les approches intersectionnelles et le soutien pour éradiquer les MGF.
Merci à toutes les intervenantes et merci au Sénat de nous avoir accueilli·es !
Activités avec les communautés concernées
Anvers
Le 5 février, l’antenne d’Anvers a organisé une projection du film A Girl from Mogadishu de Mary McGuckian.
Puis, le 6 février, elle a dispensé une formation autour des menstruations à ses relais communautaires. Divers aspects ont été abordés et l’accent a été mis sur le bien-être et la positivité menstruelle. L’objectif était d’entraîner les relais communautaires pour qu’elles puissent ensuite donner des ateliers dans leur entourage.
Cette formation a réuni 16 personnes et a été suivi d’une petite fête et d’un repas.
Merci à toutes pour ce beau moment de partage !
Bruxelles
Le 6 février, l’antenne de Bruxelles et le collectif La Voix Libre des Femmes* ont traversé Bruxelles en passant par de nombreux endroits emblématiques et symboliques de la capitale.
Le parcours a débuté devant la Commission européenne. Ensuite, les femmes se sont rendues devant l’Office des étrangers, puis au Parlement européen et au Palais royal avant d’aller saluer Janneke Pis. Elles se sont ensuite arrêtées à la place de la Monnaie et à la place de la Bourse avant de terminer la marche au CGRA, où le collectif a remis sa lettre ouverte à Valentine Audate, la Coordinatrice Demandes de protection internationale liées au genre du CGRA. D’autres lettres ont été affichées le long du parcours.
Aujourd’hui, nous menons un combat. Un combat pour dire haut et fort : STOP aux mutilations génitales féminines, un combat pour protéger nos filles, nos sœurs de cette pratique inhumaine et atroce. Car une fille protégée aujourd’hui est une femme libre demain.
– Extrait de la lettre ouverte
Bravo à toutes pour cette marche !
Liège
L’antenne de Liège s’est rendue au Centre Culturel de Dison avec des femmes du centre d’accueil de Spa afin d’échanger avec Khadidiatou Diallo, la fondatrice du GAMS Belgique. Ensuite, tout le monde a partagé un repas préparé par les femmes et la journée s’est terminée avec un atelier autour des émotions, qui proposait également un petit exercice de respiration.
Le GAMS Belgique remercie infiniment le Centre Culturel de Dison pour lui avoir mis à disposition une salle et donc permis d’organiser cette belle journée !
Namur
Ciné-débats
Lors des ciné-débats à Liège, Bruxelles, Charleroi, Anvers et Louvain-la-Neuve, le documentaire Koromousso – Grande sœur était projeté. Il était suivi à chaque fois d’un débat entre le public et la réalisatrice, Habibata Ouarmé. Les ciné-débats ont à eux cinq réuni un peu plus de 475 personnes.
Merci au public pour son intérêt et ses échanges passionnants avec la réalisatrice !
C’est une pratique qui peut paraître lointaine, mais on a peut-être une amie qui est touchée, une collègue, ou une amie d’un·e partenaire. C’est un problème de santé mondial !– Habibata Ouarmé, réalisatrice de Koromousso – Grande sœur
Le GAMS Belgique remercie du fond du cœur Habibata Ouarmé pour sa présence lors de tous les ciné-débats !
Nous remercions également toutes les organisations partenaires sans qui ces événements n’auraient pas pu avoir lieu.
Chasse aux clitoris
Des clitoris sont apparus le matin du 5 février à Anvers, Bruxelles, Charleroi, Gand, Liège, Louvain, Louvain-la-Neuve et Namur. Ils étaient accompagnés d’un message clair et fort : « Non à l’excision ! ».
Placés à des endroits fréquentés comme les abords des gares, devant des arrêts de bus ou encore près des universités, les clitoris avaient pour but d’attirer l’attention du grand public sur le 6 février, et ce, de manière ludique. Ce message était également respectueux de l’environnement, étant donné que les clitoris et les inscriptions ont été réalisés avec la technique du clean tag.
Merci à toutes les personnes qui ont joué le jeu et partagé une photo sur les réseaux !
* Collectif de femmes qui participent aux ateliers collectifs de Bruxelles du GAMS Belgique