GAMS BELGIQUE

Chirurgie, interventions, mutilations : comprendre et différencier

Circoncision

 
Lorsque l’on aborde la question des MGF dans des formations ou des ateliers, il n’est pas rare d’entendre parler également de la circoncision masculine.
Certaines personnes semblent utiliser la circoncision pour nier la réalité de la violence de genre que sont les mutilations génitales féminines. En même temps, d’autres personnes estiment que les deux pratiques n’ont rien à voir l’une avec l’autre. C’est d’ailleurs le discours prédominant au niveau des organisations internationales (ONU, OMS) tout comme pour les associations œuvrant pour l’abandon des MGF.
 
La question mérite cependant une analyse plus nuancée.
La circoncision, le fait de couper le prépuce, se pratique principalement pour des raisons religieuses (judaïsme, islam) ou hygiéniques (aux Etats-Unis).
Comme pour l’excision, la circoncision est un acte le plus souvent posé sur le corps d’un enfant sans son consentement. La circoncision peut également entraîner des conséquences sur la santé et la sexualité des garçons/hommes, et peut même entraîner la mort. Dans les deux cas, il s’agit donc d’une atteinte à l’intégrité physique de l’enfant pouvant avoir des conséquences néfastes.

 

Chirurgie esthétique

 
On sait que les filles et les femmes sont soumises à des images très normées autour de la féminité. Les normes et les attentes de la société concernent, par exemple, les habits et les comportements, mais les différentes sociétés connaissent également des attentes en ce qui concerne l’anatomie des organes génitaux, qui ne correspond pas toujours à l’anatomie réelle/ naturelle.
 
Or, pour pouvoir s’adapter à ces attentes, des femmes et des filles se soumettent à des interventions comme la chirurgie esthétique pour modifier les parties génitales. Il s’agit notamment de la labiaplastie (réductions des grandes ou petites lèvres). À cela s’ajoute l’hyménoplastie (la reconstruction de l’hymen) qui est supposée permettre aux femmes de retrouver une “deuxième virginité” (cette pratique est basée sur un mythe autour de l’hymen selon lequel on pourrait voir si une femme est “vierge”, ce qui n’est pas le cas), ainsi que les opérations de rétrécissement de l’ouverture du vagin.

L’épisiotomie

 

Au cours de leur vie, de nombreuses femmes subissent des opérations chirurgicales de leurs organes génitaux internes et/ou externes, souvent réalisées avant, pendant, ou après l’accouchement.
 
Les professionnel·le·s de santé peuvent décider de mener à bien ces interventions avec ou sans le consentement de la personne enceinte, arguant qu’elles sont médicalement justifiées. La comparaison des statistiques périnatales des pays européens témoigne de fortes différences entre pays dans le recours à des interventions telles que les césariennes ou épisiotomies (EUROPERISTAT, 2013). Un tel constat appelle à débattre dans quelle mesure ces procédures peuvent être présentées comme étant médicalement justifiées.
 
Parmi les interventions critiquées, l’épisiotomie – coupure chirurgicale réalisée à l’ouverture du vagin lors de l’accouchement – est souvent citée. Les épisiotomies viseraient à prévenir les déchirures vaginales sérieuses lors de l’accouchement (lacération du périnée – zone entre le vagin et le rectum) et protéger le bébé.

Intersexualité

 
Le terme « intersexe » décrit une personne dont le sexe biologique ne peut pas être clairement classifié comme mâle ou femelle. Une personne intersexe peut avoir les attributs biologiques des deux sexes ou ne pas présenter certains attributs biologiques considérés comme nécessaires pour la définition d’un sexe ou l’autre.
 
L’intersexualité est toujours congénitale et peut trouver son origine dans des variations génétiques, chromosomiques ou hormonales. Les influences environnementales telles que les perturbateurs endocriniens peuvent également jouer un rôle dans certaines différences intersexes.
Le terme n’est pas applicable aux situations où les individus modifient délibérément leurs propres caractéristiques anatomiques (Organisation intersexe internationale).
 
La prévalence générale de personnes intersexes est estimée à 1,7 % de la population. Cela peut inclure la diversité en termes de sexe anatomique (organes génitaux internes ou externes), le sexe des chromosomes ou les hormones sexuelles.

 

Pour aller plus loin

E

sur l'intersexualité

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