Que sont les MGI ?

MUTILATIONS GÉNITALES INTERSEXES

La loi belge ne protège pas les enfants intersexes d’interventions chirurgicales non-consenties. Pourtant, tout comme les mutilations génitales féminines, ces interventions sont justifiées par des normes sociétales et non un besoin médical. Le GAMS Belgique refuse le relativisme culturel qui appellerait à condamner les MGF, y compris médicalisées, tout en ignorant les droits humains des personnes intersexes. Nous soutenons les associations de droits des personnes intersexes dans leur demande que l’État belge fasse reconnaître le droit à l’intégrité physique des mineur·e·s intersexes

QU’EST-CE QUE L’INTERSEXUATION ?

L’intersexuation décrit une grande diversité de variations naturelles du corps. Les personnes intersexes naissent avec des caractéristiques sexuelles qui sont soit :

  • Femelles et mâles en même temps ;
  • Pas complètement femelles ou mâles ;
  • Ni femelles, ni mâles.

Le corps intersexe peut apparaître dès la naissance, au cours de l’enfance, de l’adolescence voire à l’âge adulte. Parfois, les différences seront si minimes que la personne ne sera jamais consciente de son intersexuation.

Les variations des caractéristiques sexuelles peuvent se manifester de nombreuses façons :

  • Un·e enfant peut naître avec un clitoris plus grand ou un pénis plus petit ;
  • Un·e enfant naît avec une apparence typiquement féminine, mais on lui découvre des testicules internes ;
  • Un·e enfant à l’apparence typiquement masculine a un utérus ou des ovaires ;
  • Une fille ne commencera pas à avoir ses règles ou un garçon commencera à les avoir ;
  • Après la puberté une personne présente des caractéristiques sexuelles secondaires (poitrine, pomme d’Adam, masse musculaire, répartition des graisses, etc.) généralement associé à l’autre sexe ;

Ces variations sont naturelles et plus courantes que ce qu’on pourrait penser. On estime qu’au moins une personne sur deux cents est intersexe. Certaines sources affirment même que jusqu’à 1.7 % de la population présente une variation des caractéristiques sexuelles. » (Organisation intersexe internationale – OII).

Une pratique néfaste

Lorsqu’un·e enfant naît avec une variation des caractéristiques sexuelles, il est demandé aux parents de choisir le sexe. En Belgique, ils·elles disposent de trois mois pour le définir.

Des interventions chirurgicales de « normalisation sexuelle » (désignées comme mutilations génitales intersexes, MGI, par la suite), accompagnées de traitements hormonaux et d’injonctions de comportement selon le sexe assigné, peuvent avoir lieu. Les conséquences sont une assignation sexuelle souvent irréversible, pouvant entraîner la stérilité, de fortes douleurs et une souffrance psychologique.

Dans la majorité des cas, ces MGI ne sont pas justifiées par un besoin médical. Elles visent à rendre l’enfant conforme aux normes sur le sexe et le genre. Il est supposé que les personnes concernées encourraient des difficultés d’adaptation sociale sans ces traitements.

Ces traitements sont régulièrement appliqués très précocement, y compris à des nourrissons. Le consentement éclairé n’est donc pas envisageable. De plus, l’identité de genre ne s’est pas encore exprimée. N’oublions pas que les identités de genre sont multiples et fluides, et ne sont donc pas nécessairement applicables aux sexes.

Ces pratiques normalisatrices sont illicites, pénalement punissables et contraires aux droits fondamentaux ainsi qu’à l’éthique médicale.

L’ETAT BELGE APPELÉ À INTERDIRE LES MGI

Lors de sa 80ème session, le Comité des droits de l’enfant des Nations unies (CRC) interrogeait l’État belge sur les intersexuations et les mutilations génitales intersexes (MGI), sous la rubrique « Pratiques néfastes », avec les MGF et les mariages forcés. Le CRC a constaté que les enfants intersexes belges sont soumis·es à des procédures médicalement injustifiées. Elle appelle la Belgique à interdire tout traitement ou chirurgie médicale « lorsque ces procédures peuvent être reportées, sans risque pour leur santé, jusqu’à ce que les enfants aient la capacité de donner leur consentement éclairé ».
Les représentant·e·s des personnes intersexes, tel·le·s que l’Organisation internationale intersexe, Genres Pluriels ou Intersex Belgium, rejoignent la demande de la CRC.

Bibliographie complète

 

WILSON, G., (n.d). Organisation Intersex International (OII) Australie. Consulté le 10/10/2016.

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